Pendant les vacances de Noël, sur un coup de tête, mon Trompettiste et moi avons réservé deux billets d’avions et un Airbnb pour Budapest, ville que je brûlais de découvrir. Toutes les personnes avec qui j’en avais parlé avaient des étoiles dans les yeux et me disaient : « Tu verras, tu vas adorer, en plus avec la musique... »
Bref j’étais excitée comme une puce et intenable jusqu’à ce jour du mois de mars, jour de notre décollage.
J’avais déjà checké les musées à voir et cherché tant bien que mal les concerts. Premier concert que je trouve en ligne, un concert de… Mireille Matthieu ! Je ne juge pas les fans de Mireille, hein, qu’on se le dise, mais disons que ce n’est pas ma tasse de thé, et puis bon sang de bois : je veux voir un concert de musique classiqueuuuuh ! Sur la programmation du magnifique opéra, que je ne visiterai pas car en travaux et tellement d’autres choses à voir, subsiste un ballet Laurencia, chef d’œuvre de l’art soviétique. J’adore la danse classique, mais après une recherche youtube, la musique n’est vraiment pas un chef d’oeuvre et je ne me vois pas vissée sur ma chaise pendant deux heures à me dire « c’est beau la danse, mais la musique, franchement pfff... »
Pas de panique, me dis-je, nous trouverons bien sur place quelque chose.
Arrivés dans la capitale hongroise, nous voilà devant l’imposante demeure de Franz Liszt, Liszt Ferenc pour les locaux, devenue musée et académie de musique.
La visite libre mais avec audio-guide, que je recommande fortement pour toutes les anecdotes et extraits musicaux dure bien 1h30 voire plus si comme moi tu aimes prendre ton temps et t’imprégner de l’ambiance ou garder tes yeux rivés sur un moulage des mains, un pupitre exceptionnel ou un buste en marbre.
En cherchant un peu sur internet ou dans toute bonne médiathèque tu trouveras toute la biographie de ce cher Franz, donc je ne vais pas la détailler ici, mais plutôt te parler des choses ou objets qui ont retenu mon attention.
Ses pianos
OMG !!! Des pianos en veux-tu en voilà, des prototypes, instruments de voyage, à queue, un orgue, que lui offraient les fabricants par amitié et sur lesquels il donnaient des cours ou des concerts d’élèves.
Trois instruments originaux ont retenu mon attention dans ce cabinet de curiosités : son célèbre bureau de composition avec clavier intégré, avec devant la chaise dans laquelle IL a posé son noble postérieur ; et puis un petit instrument positif, à lamelles de verre dont le son se situe entre le célesta et le vibraphone. Enfin un mix piano/harmonium avec deux claviers. On ne saura pas si cet instrument permettait le jeu simultané des deux claviers mais en tous cas de passer de l’un à l’autre sans problème.
Sa f…..g bibliothèque !
Dans la pièce de vie se font face deux bibliothèques avec une vitrine compilant un échantillon des ouvrages et partitions ayant appartenu au maestro. On y trouve les opéras de Mozart, Wagner, des écrits de Beethoven, mais le plus surprenant c’est la collection, en français s’il vous plaît, de traités sur le plain-chant et la musique médiévale.
Je passe sur la vitrine morbide qui expose genre la chemise de nuit dans laquelle il est mort ou son missel…
En sortant, à l’accueil il y a un stand de prospectus avec les concerts de musique classique à Budapest ! Hourra ! J’en glisse un dans mon sac et entre la bière et le goulasch j’en sélectionne deux qui me tentent.
Les deux jours suivant nous alternons bien-être et visites de musée : musée des beaux-arts, galerie nationale au palais Budavar, parlement et musée Vasarely. Si tu souhaites aller à Budapest et que tu hésites à aller visiter ce musée, juste un mot : fonce ! Il est génial et la collection est impressionnante.
Mais revenons à la musique et après un grand débat, on vote pour le concert de Óbudai Danubia Zenekar. Pari plus que réussi et choc musical. Je vous mets deux extraits de youtube, par d’autres ensembles.
https://www.youtube.com/watch?v=w_kDEra4EIc, symphonie de chambre op 110 a de Shostakovitch
https://www.youtube.com/watch?v=d-_UBgRaqgA&t=397s, concerto pour cor anglais de Peteris Vasks
Arrivés à la salle, je précise que nous sommes étrangers, apparemment c’était un concert plutôt confidentiel et le manager de l’orchestre tient à nous accueillir personnellement, en nous expliquant qu’il y aura une première partie sous forme de concert pédagogique avec extrait des œuvres puis, après l’entracte le véritable concert. Par le hasard du placement libre, nous voilà assis au premier rang d’une magnifique salle art-déco, à quelques petits mètres seulement du chef d’orchestre.
Ce qui m’a le plus frappé outre la beauté de la musique et la qualité d’interprétation, c’est l’attitude et l’écoute des musiciens. Au sein d’un orchestre chaque musicien et musicienne avait une attitude de musique de chambre, une vraie leçon de « jouer ensemble ».
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